Mon arrière-grand-mère,
Jeanne Marie CATHO, a épousé le 16 juin 1909, à Rennes, un certain
Jean-Marie LE BOUX.
Jeanne Marie est déjà
mère de deux garçons, André, 9 ans, et Georges, 4 ans, de père
officiellement inconnu (cf Julien GUEHO, le père inconnu ,
à lire auparavant pour une meilleure compréhension de ce qui va
suivre).
Voici la photo de
Jeanne-Marie CATHO et de Jean-Marie LE BOUX, très probablement prise le
jour de leur mariage :
Jean-Marie LE BOUX exerce
la profession de tailleur de pierres, je n'ose dire de menhirs, au vu
d'une certaine ressemblance avec Obélix …
Lui-même né de père
inconnu, le 11 avril 1862, au village de La Grée aux Moines, à Lizio (Morbihan), Jean-Marie ne voit
aucun obstacle à prendre sous son aile André et Georges. Il propose
même de reconnaître le petit Georges, celui-ci n'ayant que de très
vagues réminiscences de son père naturel. Jeanne-Marie décline
cette proposition, tenant à ce que les deux frères aient le même
statut.
Ceci étant, Monsieur LE BOUX
laissera un très bon souvenir aux deux garçons, se montrant un père
de remplacement affectueux et attentif, les poussant à étudier et à
s'élever socialement. Ses vœux seront comblés, puisque mon
grand-père André sera clerc de notaire, puis agent immobilier à
son compte ; quant à Georges, il intégrera HEC et fera une
belle carrière de comptable.
Beau parcours, pour ces
deux enfants de père inconnu et d'une modeste lingère !
Jean-Marie et
Jeanne-Marie auront la joie d'avoir une fille, Jeanne, née le 12
août 1910.
Ce bonheur sera de courte
durée, puisque Jean-Marie connaîtra une fin prématurée le 21
novembre 1914, à l'âge de 52 ans. Il décède à son domicile,
suite à un accident, selon la mémoire familiale, mais sans autres
précisions. Le lieu de son inhumation est également inconnu.
Sa veuve, Jeanne-Marie,
alors âgée de 42 ans, ne se remariera pas, mais se montrera peu
diserte par la suite sur son défunt époux. Elle conservera son
portrait dans son appartement jusqu'à son propre décès en 1946,
sans répondre autre chose aux questions de ma mère, alors enfant,
que : « C'est mon mari ».
Ma mère pressentira
toujours un mystère relatif à cet homme qui n'a, après tout, passé
que cinq ans dans notre famille. Quelle fût sa vie auparavant ?
C'est dans l'optique de
résoudre cette énigme que je suis allée consulter la fiche
matricule de Jean-Marie. Stupeur ! Les mots suivants me sautent
aux yeux : « Cour d'Assises … condamné à dix ans de
prison … Maison Centrale … ».
Il y avait donc bien un
secret, et de taille ! S'ensuit alors une période de recherches
fiévreuses dans les archives judiciaires, pour lesquelles je
remercie vivement Maguy, de l'Entraide Généalogique d'Ille et
Vilaine.
Voici donc le parcours de
vie de Jean-Marie LE BOUX (orthographié parfois LE BOUT), tel que
j'ai pu le reconstituer.
De son enfance, je n'en sais guère. Sa mère, Guillemette LE BOUX avait 42 ans lorsqu'elle l'a mis au monde. Elle était veuve depuis sept ans et élevait seule ses cinq enfants. Il n'a pas dû être facile pour le jeune Jean-Marie de grandir sans père dans un petit village. Sans doute a-t-il dû se défendre plus d'une fois contre les moqueries de ses camarades, ce qui a trempé son caractère.
Sa mère décède en 1886, alors qu'il a 24 ans.
Sa mère décède en 1886, alors qu'il a 24 ans.
En 1887, Jean-Marie est
domicilié à Ploërmel. Il est dit grand et fort gaillard d'1m70,
travailleur mais bagarreur. D'ailleurs, le 9 mai 1887, dans le
chantier où il travaille tranquillement, un autre ouvrier
lui fait des remarques qualifiées de peu séantes. Voici un extrait du jugement du 1887 : "LE BOUX s'étant emporté, lui a donné un coup de poing. (Ils) se sont alors jetés l'un sur l'autre et fait des blessures. Attendu que CHOULEUR (l'autre ouvrier) ait été le plus blessé des deux, il y a lieu néanmoins de lui appliquer une peine plus légère que celle à infliger à LE BOUX, que celui-ci a eu en effet le tort de céder trop promptement à un premier sentiment de colère, on doit lui tenir compte de ce que, en définitive, il a été en quelque sorte provoqué par l'impertinence de CHOULEUR. Par ces motifs, condamne CHOULEUR à vingt-cinq francs d'amende et LE BOUX à cinq francs d'amende."
Tailleurs de pierre |
La jeune maman a déjà
un passé tumultueux… Ayant quitté le domicile familial des Côtes
d'Armor à l'âge de 16 ans, elle est partie à Paris, vivre
d'expédients, et a été condamnée à plusieurs reprises pour
complicité de vol et prostitution.
Grâce à un registre d'écrou, je sais qu'Yvonne mesure 1m57, qu'elle a le menton large, les cheveux châtains, les yeux pâles, le teint ordinaire, et qu'elle a une verrue sur l'aile du nez.
La naissance du petit
Jean-François pourrait être le point de départ d'une nouvelle vie,
malheureusement, le pauvre petit décède à l'âge de deux mois et
demi …
La relation de Jean-Marie
et Yvonne est malgré tout durable, puisqu'ils se marient le 6 mai
1891, à Epernon. Ils n'auront manifestement pas d'autres enfants.
Le 5 février 1892,
Jean-Marie prend au collet un autre ouvrier, le pousse, le renverse à
terre, lui donne un coup de poing sur la tête et lance une pioche
sur ses jambes. Pour ces faits, Jean-Marie est condamné à cinquante
francs d'amende avec sursis.
Néanmoins, il est
précisé dans le jugement que les renseignements recueillis sur son
compte ne sont pas défavorables, et que Jean-Marie manifeste du
repentir.
Fin 1892, début 1893, le
couple quitte Epernon pour rejoindre le département de naissance
d'Yvonne, et ils s'installent à Paimpol.
C'est le 24 juillet 1893
que le point de non-retour est franchi, je vous laisse lire la
relation du drame par le journaliste du Progrès des Côtes du Nord :
Paimpol |
« Depuis assez
longtemps déjà, la nommée GALOPIN, femme LE BOUX, entretenait des
relations intimes avec le sieur ROCHUT. Ces relations, LE BOUX
feignait de les ignorer, au regard des sommes d'argent que sa femme
recevait des mains de ROCHUT.
Cela ne l'empêchait
pas, d'ailleurs, d'être fort brutal vis-à vis de sa femme qui se
plaignait beaucoup des mauvais traitements dont elle était l'objet ;
si bien qu'au mois de juillet 1893, elle manifesta l'intention de
plaider en séparation. Elle fit même, à cette intention, en
compagnie de ROCHUT, un voyage à Saint Brieuc où elle vint
consulter un homme de loi.
Ce projet n'eut aucune
suite. Les deux époux se réconcilièrent et résolurent d'attirer
ROCHUT dans un guet-apens, afin d'obtenir de lui une forte somme
d'argent, sous la menace d'un assassinat.
Le 24 juillet 1893, à
six heures du matin, LE BOUX simula un départ pour Saint Brieuc et
prit la voiture publique ; il descendit à Plouërec et se
rendit au village de Saint Loup, où habite sa belle-mère. La femme
LE BOUX annonçait à ROCHUT le départ de son mari et l'engageait à
venir passer la soirée chez elle.
En quittant ROCHUT,
elle acheta de la charcuterie à la femme GERARD pour donner à
souper à son mari qu'elle attendait, disait-elle, dans la soirée.
Elle rentrait chez elle vers 9 heures du soir, où, peu après,
ROCHUT venait la rejoindre. Il était à peine entré que LE BOUX,
caché dans une pièce voisine, se précipita dans la chambre tenant
un revolver dans la main droite et un papier dans la main gauche.
Puis, mettant ROCHUT en joue, il le somma de ne pas bouger, menaçant
de lui brûler la cervelle.
Il ajouta aussitôt
qu'il ne lui serait fait aucun mal s'il voulait signer le papier
qu'il lui présentait. En même temps, LE BOUX ordonnait à sa femme
d'apporter sur la table une plume et de l'encre.
ROCHUT, tout en
demandant grâce, s'approcha et reconnut qu'il s'agissait d'un billet
rédigé par la femme LE BOUX et le constituant débiteur de cinq
mille francs. Il protesta, disant qu'il ne signerait pas, parce qu'il
lui serait impossible de payer une somme aussi importante. LE BOUX
répéta que s'il ne signait pas, il allait le tuer ; mais,
ROCHUT résistant toujours, il fit feu tandis que son adversaire se
trouvait à moins de deux mètres de distance, acculé dans un angle,
entre le lit et la fenêtre ; il déchargea sur lui son
revolver : les six balles portèrent. ROCHUT les reçut toutes
au côté gauche : l'une aux bas des reins, l'autre dans le
flanc, une troisième au poignet, une quatrième dans l'avant-bras,
enfin les deux autres traversèrent la chemise sans l'atteindre.
ROCHUT voulant fuir,
se précipita sur la fenêtre et s'efforça d'ouvrir les volets. Mais
LE BOUX se jeta sur lui et, le saisissant, la ramena au milieu de
l'appartement. Il l'ajusta avec un second revolver (que ROCHUT avait
apporté et dont il s'était emparé sur les indications de sa femme)
et le menaça de l'achever s'il ne signait pas.
Le malheureux, couvert
de sang et terrorisé, obéit ; on lui permit alors de se
retirer. »
Le procès d'Assises se
déroule le 19 janvier 1894, à Saint Brieuc.
Yvonne y est décrite
comme « un vrai moulin à paroles ». Elle
a déjà eu l'occasion de s'illustrer dans l'enceinte de cette Cour
d'Assises, s'étant empressée de faire part au juge d'instruction
des confidences d'une co-détenue concernant une autre affaire.
Tribunal de Saint Brieuc vu du Jardin Public |
Les
deux époux se défendent comme ils peuvent ; selon leur version
des faits, Jean-Marie est revenu à l'improviste et a eu une
réaction violente bien naturelle en trouvant Eugène ROCHUT en
compagnie d'Yvonne. De plus, Jean-Marie n'a tiré les six coups de
revolver que parce que ROCHUT s'était jeté sur lui pour le
désarmer.
Jean-Marie
et surtout Yvonne protestent vigoureusement à chaque déposition et
interrompent fréquemment les témoins.
Cette
défense acharnée n'est pas sans succès, puisque la tentative
d'homicide n'est finalement pas retenue par les jurés. En revanche,
l'extorsion de signature, même accompagnée de circonstances
atténuantes, vaut à chacun des accusés dix ans de prison !
Reprenons
le récit du journaliste du Progrès des Côtes du Nord :
« En entendant
sa condamnation, la femme LE BOUX se met à sangloter et à pousser
des cris déchirants ; elle se tord les bras, et au moment où
les gendarmes l'emmènent, la malheureuse se jette dans les bras de
sa mère toute en larmes.
Dans le public, que
cette scène impressionne, on trouve généralement un peu forte la
peine qui vient d'être infligée aux deux coupables ».
Jean-Marie est écroué
le 27 janvier 1894 à la Maison Centrale de Thouars, dans les
Deux-Sèvres.
Maison Centrale de Thouars |
Par décision du 17 avril
1894, la peine d'Yvonne est réduite de moitié, et par décision du
1er juillet 1896, Yvonne est libérée sous condition.
Yvonne s'installe près de
Poitiers pour se rapprocher de Jean-Marie. Le compte-rendu d'un jugement ultérieur nous apprendra qu'elle n'y mène pas une existence sans reproches ...
Le 11 janvier 1899,
Jean-Marie est libéré sous condition. Il retrouve Yvonne et tous
deux vont s'installer dans le Morbihan, à Malestroit, puis à
Monteneuf à partir de mai 1899.
En 1900, nous retrouvons
le couple à Rennes, au 16 rue du Chapitre.
Yvonne ne va pas tarder à faire des siennes, prenant ouvertement un amant et injuriant publiquement son mari.
Rue du Chapitre à Rennes |
A cette époque, Jean-Marie doit subir une intervention chirurgicale, et se retrouve hospitalisé pendant quelques temps. C'est alors qu'Yvonne en profite pour envoyer un pauvre homme, sans doute appâté par ses charmes, au guichet de la Caisse d'Epargne se faire passer pour Jean-Marie et retirer 400 francs placés par ce dernier ... La seule récompense de ce monsieur trop crédule fut un verre payé par Yvonne sur le zinc d'un quelconque estaminet.
C'en est trop pour Jean-Marie qui se résout à rompre les liens entre lui et Yvonne ; il porte plainte et demande le divorce.
Le 5 avril 1901, la Cour
d'Assises de Rennes condamne Yvonne à deux ans de prison et cent
francs d'amende pour complicité de faux avec circonstances
atténuantes.
Jean-Marie est alors domicilié rue de Saint
Malo, au n° 104 puis au n° 69. Débarrassé de son mauvais ange, il s'emploie à retrouver une vie normale.
En 1903, pendant six mois, Jean-Marie travaille à Saint Malo, chez messieurs TURBIN frères, entrepreneurs. Il est alors en pension chez M.LEBAIL, aubergiste, 14 rue du Point du Jour.
Le 17 juin 1903, le
divorce est prononcé entre les deux époux, aux torts d'Yvonne bien évidemment.
Quel sera l'avenir
d'Yvonne ? Sombre … et bien documenté par les gazettes, vous
allez le voir !
Nous la retrouvons le 10
septembre 1904 à Epernay dans la Marne où elle épouse un veuf de quarante-huit ans, dénommé
Antoine RICHARD. Mariage assez bref, puisque le divorce est prononcé le 18 octobre 1907. Elle contracte un
troisième mariage avant 1912 avec un certain Elie DELACOUR.
Sa vie matrimoniale bien
remplie est entrecoupée de séjours en prison, essentiellement en
raison de larcins. Son nom apparaît régulièrement dans les
comptes-rendus des audiences correctionnelles de tous les Tribunaux
de l'Ouest ! Quelques exemples au hasard :
- condamnée à six mois
de prison en avril 1914 à Rennes pour vol de 20 francs 50 et d'un
jupon
- condamnée à deux ans
de prison en janvier 1917 à Rennes pour vol de linge
- condamnée à quinze
mois de prison en octobre 1923 au Mans pour vol d'une valise dans le
hall de la gare
- condamnée à deux ans
de prison en mars 1928 à Vannes pour vol de 420 francs.
- condamnée à six mois
de prison en juin 1931 à Saint Brieuc pour vol
- condamnée à deux
mois de prison en novembre 1936 à Rennes pour vol
Entre autres exploits,
Yvonne se fait passer pour la chaisière du célèbre Parc du Thabor
à Rennes, et encaisse indûment la location des chaises auprès des
promeneurs !
Je ne résiste pas au
plaisir de vous livrer un petit entrefilet choisi parmi beaucoup d'autres :
Extrait de l'Ouest-Eclair du 1er novembre 1936, avec erreur de prénom, mais il s'agit bien d'Yvonne. |
Bref, en 1936, alors
qu'elle est âgée de 69 ans, Yvonne totalise 30 condamnations,
assorties de pas moins de 140 années d'interdiction de séjour dans
différentes villes, interdictions qu'elle ne respecte bien
évidemment pas.
Elle décédera en
décembre 1939 à Dinan.
Il n'y a donc pas eu de
rédemption pour Yvonne, au contraire de Jean-Marie sur qui les
années de privation de liberté ont eu l'effet attendu.
Empêché par son état de santé de poursuivre son pénible métier, Jean-Marie devient marchand forain. Il loge désormais au 33 rue Paul Féval à Rennes.
Le 5 février 1906, Jean-Marie demande sa réhabilitation par le courrier suivant que je vous retranscris intégralement, fautes d'orthographe incluses, car elles prouvent que Jean-Marie a rédigé seul son courrier et donc que ces lignes constituent l'expression touchante de sa personnalité :
" Monsieur le Procureur de la République,
Je prend la respectueuse liberté de vous faire parvenire ces quelleques lignes pour vous priez davoir la bonté de maccordée ma réhabilitation. Jai été condamnée par les assises des Cotes du Nord pour extortion de signature a 10 ans de réclusion a la date du 19 Janvier 1894, peine subie à Thouars (Deux-Sèvres) et rendu en liberté conditionnelle le 11 Janvier 1899. Jai abité Monteneuf (Morbihan) pendant 18 mois jusqueaux 14 Juillet 1900 date que je sui venue a Rennes. Jai abité rue Saint Malo n° 104 et rue Paul-Féval 33. Jai du quiter mon métier de tailleur de pierre a la suite dune opération et actuellement je sui marchand forain.
Soyez donc assez bon Monsieur le Procureur de la République de me faire accorder cette faveur afin que je soit aux même droit que tous les citoyens. Les frais on été payés.
Dans latente que vous voudrez bien prendre ma demande en considération,
Daigner agréer Monsieur le Procureur de la République mes sentiments respectueux donc je vous serai très obliger."
Le 3 mai 1906, la Cour
d'Appel de Rennes prononce la réhabilitation tant attendue.
Ayant récupéré ses droits, Jean-Marie peut désormais envisager un avenir heureux. D'ailleurs, sur les marchés où il travaille, il a remarqué une jolie marchande de blouses, de dix ans sa cadette, toujours souriante et gaie malgré les épreuves qui n'ont pas manqué pour elle non plus : mon arrière-grand-mère Jeanne Marie CATHO.
Après leur mariage, elle et ses deux fils vont s'installer au 33 rue Paul Féval. C'est donc là que Jean-Marie décèdera cinq ans plus tard, laissant derrière lui une petite fille de 4 ans, Jeanne.
Jeanne ne vivra que vingt-cinq années, vaincue par la tuberculose, laissant à son tour une petite fille de deux ans, Jacqueline.
Jacqueline ayant eu trois enfants, eux-mêmes désormais parents et grands-parents, c'est grâce à elle que la descendance de Jean-Marie sera finalement florissante !
Après leur mariage, elle et ses deux fils vont s'installer au 33 rue Paul Féval. C'est donc là que Jean-Marie décèdera cinq ans plus tard, laissant derrière lui une petite fille de 4 ans, Jeanne.
Jeanne LE BOUX et Emile BUREL, le 16 avril 1932 |
Jacqueline ayant eu trois enfants, eux-mêmes désormais parents et grands-parents, c'est grâce à elle que la descendance de Jean-Marie sera finalement florissante !
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